Autour de textes tirés de “la représentation de Jérusalem et de la Terre Sainte dans les récits de pèlerins européens au XVIème siècle”, ouvrage sous la direction de Jean-Luc Nardone, Les Chantres de Saint-Hilaire Sauternes veulent illustrer la fascination qu’exerce cet Orient terre de tous les contrastes. S’appuyant principalement sur le témoignage de Francisco Guerrero, musicien compositeur et pèlerin, l’ensemble plonge dans un parcours polyphonique attiré par un Orient mystique, tant rêvé que redouté.

 

En trois parties, rythmées par de courts textes, témoignages de ces pèlerins, le programme dessine les contours de la Cité Sainte, imaginée par les musiciens de la fin du XVIème, souvent en une allégorie puissante et réjouissante. La Terre Sainte est le lieu d’un désir puissant qui s’invite dans tous les arts et qui en façonne l’expression. La ville de Jérusalem est l’incarnation de la forteresse imprenable, paradis perdu, lieu foulé par les pas du Christ Orient, mais aussi lieu d’iniquité, de luttes, de tensions, de guerres et de malédiction...

 

Les 5 voix veulent exprimer ces contradictions dans un élan de beauté quasi mystique. Polyphonies et plain-chant se mêlent pour rendre palpables les caractères d’un Orient exubérant et mystérieux.

 

Le chant en hébreu est un rappel de la source commune entre plain-chant latin et chants orientaux ponctuant chaque partie comme une corde qui se noue et se dénoue. Et probable source d’inspiration et d’émerveillement des pèlerins. Mais aussi des chanteurs de ce programme. L’immersion se fait dans les deux sens, comme le voyage qu’a pu vivre Francisco Guerrero et les nombreux pèlerins de cette période du passage d’une époque à une autre, symbolisant petit à petit la possible union des cœurs dans le respect le plus sincère.

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création août 2024